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Lorsque les "graphistes" comprendront que les impacts indirects de la non-qualité (orthographe et grammaire en particulier) existent et que cette non-qualité a des conséquences humaines, physiques, financières et écologiques importantes, alors les documents imprimés seront certainement plus efficaces.
Que ce soit pour communiquer avec les hommes ou avec les dieux, pour le futur ou seulement pour l'instant, l'homme a depuis son origine créé et inscrit des signes, traces rapides d'un instant ou de longues réflexions. Leur histoire qu'ils soient dessins, images ou écrits est inhérente à celle de ses supports qui en sont la mémoire. Au gré du temps et des techniques, graveurs, scribes, copistes, imprimeurs ont utilisé divers matériaux reconnus supports spécifiques de l'écrit, de la pierre au numérique en passant par la terre, le bois… et bien-sûr le papier, mais aussi des supports improvisés comme un caillou à Thèbes au iie siècle avant notre ère, ou un tesson de poterie grecque faisant office de reçu, ou Latude qui utilisa son sang sur un morceau de toile pendant sa détention à la Bastille.
Pour les civilisations anciennes elle est le support de leurs codes administratifs et religieux. Les matières précieuses étaient réservées aux princes et aux dieux. Rare en Mésopotamie elle servait seulement aux actes officiels et sacrés.
Aujourd'hui elle est toujours utilisée pour les inscriptions commémoratives.
Dès le vie millénaire avant J-C. les Sumériens conservaient des pictogrammes gravés dans l'argile avec un roseau taillé. Puis les tablettes d'argile ont servi de supports aux écrits économiques, juridiques, politiques et aussi littéraires.
Fabriqué jusqu'au xe siècle en Egypte et au xie siècle en Sicile, il fut le premier support léger, flexible tout en étant solide.
Pa-p-ouros, il a la même origine que le mot pharaon : qui se rapporte au roi, royal. Il fut utilisé dans tout le monde méditerranéen antique. Les poèmes d'Homère furent écrits sur papyrus. Sa souplesse permit leur pliage : ce furent les cahiers, permettant le passage du rouleau volumen au codex jusqu'à notre livre.
Brut ou enduit, le bois, l'écorce d'arbre furent longtemps un support privilégié : bois de peuplier, bois précieux en Inde orientale et Asie du Sud-Est mentionnés dès le premier siècle, écorce de bouleau en Inde et dans les pays slaves, de Havoha à Madagascar. Les historiens d'Alexandre mentionnaient l'existence de "liber" chez les Indiens, sans doute du bouleau. Du iiie millénaire avant notre ère et jusqu'au xxe siècle il fut utilisé pour l'apprentissage et les écrits utilitaires.
Certainement inventé pour le roi de Pergame en Turquie actuelle deux siècles avant notre ère. Fabriqué à partir de peaux d'animaux il est réinscriptible (palimpseste) et s'est généralisé vers le viiie siècle. Même si le papier le remplace à partir du xve, il sera utilisé jusqu'au xixe pour les ouvrages de luxe et les actes solennels.
Son étymologie est identique à celle du papyrus. Originaire de Chine, il y existait au moins depuis deux siècles avant notre ère. Puis il se répandit dans le monde arabe (la première fabrique de papier y fut à Baghdad en 794 sous le règne du calife des Mille et une nuits;) qui l'implanta sur le pourtour de la Méditerranée. Il arrive en Europe au xie siècle mais son utilisation en Europe occidentale n'est effective qu'à partir du xive. L'utilisation de matières premières différentes, de process de fabrication variés ont permis la création de papiers très différents par leurs textures, leurs couleurs et aussi leurs odeurs : papier au poivre fabriqué au xiie en Chine ; leurs qualités : exceptionnelles comme les papiers du Japon ; leur raffinement : utilisation de la technique du sablage, consistant à éparpiller de fines goutellettes d'or ; leur ornementation : papier marbré, moucheté, silhouetté, filigranes inventés par les papetiers italiens. Le papier est toujours aujourd'hui support, décor et identité. Il reste le support le plus répandu.